Depuis 2010, différents séminaires cliniques ont été organisés par l’ACJQ (Association des Centres Jeunesse du Québec), le GRAVE (Groupe de recherche et d’action sur la victimisation des enfants) et le CJM-IU (Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire). Une réflexion clinique émerge de ces rencontres sur la nécessité de mieux reconnaître et accompagner les parentalités caractérisées par une profonde ambivalence dans l’engagement du parent envers l’enfant.
Le concept de « délaissement parental » est un processus qui s’installe de façon progressive, parfois insidieuse, et qui peut conduire, ou non, au renoncement parental. Les intervenants ne sont pas toujours outillés :
- pour détecter rapidement les indices de délaissement, qui s’observent au fil des visites supervisées et en dehors de celles-ci (par exemple, le parent peut être présent à toutes les visites, tout en délaissant peu à peu son enfant) ;
- pour en faire l’analyse en lien avec la clarification du projet de vie et
- en rendre compte au parent, à l’enfant, aux collègues et en témoigner devant un juge.
De plus, il a été observé que l’intervenant se retrouve lui-même souvent affecté par la grande souffrance du parent et de l’enfant, ce qui peut nuire à son acceptation de l’ambivalence du parent.
Le but du projet est de créer une formation hybride permettant d’améliorer les pratiques des intervenants lorsqu’ils interviennent auprès de parents présentant des indices de délaissement parental. Spécifiquement, il s’agit de :
- faire connaitre les différents indices de délaissement parental afin d’en faciliter l’identification et le partage avec le parent, l’enfant et au tribunal ;
- sensibiliser les intervenants quant à l’importance d’accompagner ces parents ;
- guider les intervenants dans l’utilisation d’interventions inspirées des techniques de mentalisation lorsqu’ils observent une situation de risque de délaissement.